le Mystère
Le mystère
C’est curieux un mystère qui pointe son nez ! Le voilà qui se déroule à mon réveil et presque à mon insu. Mon imaginaire s’enflamme. Mais comment vous raconter cela sans vous offusquer. Si des mystères doivent être dévoilés, tant d’autres n’ont plus droit de cité et même à travers les contes, les mythes, les légendes, l’art… Dommage ! Pas même le mystère magique, ou le Mystère tout court qui passe aux oubliettes. Il n’y a même plus de mystère gagnant, mistral d’enfance – souvenir des gourmands qui soulevaient la languette - gagné ou perdu - du sachet de poudre piquante qu’on avalait avec une petite paille ! Et pour ce qui est du Mystère de la poule et de l’œuf, mystère existentiel par excellence, on oublie souvent la question : -« Mais où est donc le coq ? »
Aujourd’hui plutôt que de rêver autour des mystères ou parfois du simple bon sens, on s’isole, on ferme les yeux dans l’incompréhension et la peur. Et malgré toutes les découvertes, les mystères se font filous. Ils nous dépassent à coup sûr. Et paf ! dans le mille ! Le grand méchant loup revient sous une autre forme !
Et là, j’en arrive à un autre mystère, celui d’une angoisse me paraissant démesurée, et qui a démarre avec « l’emmerde » pour reprendre Brassens - le polisson de la chanson-. De source sûre certains se sentent au bout du rouleau. Le manque est à venir. Pénurie gravissime ! Le sauveur des âmes perdues, le PQ puisqu’il faut le nommer ainsi, s’est fait la malle ! Ce prince du caca qui avait envahi il y a quelques décennies, moins d’ un milliardième de la population mondiale, a provoqué chez ses adeptes un « burn out » dans de nombreuses familles et par voie de conséquence dans les super marchés.
Et voilà notre peuple, grand adepte du PQ devant l’éternel, « civilisé » et dénué de mystères pour élever l’âme qui sombre dans la courante et risque de toucher du doigt la merde à peine perçu le bout du rouleau, comme s’il n’y avait pas d’autres solutions à cette catastrophe naturelle ! Comment résoudre ce mystère ?
Pour ceux qui ne le savent pas, les plus primitifs ont survécu et même traversé les siècles sans PQ. Et puis Il y a même des moins primitifs et des beaucoup plus modernes qui survivent, en n’ayant crainte de mettre quand il le faut, les mains dans la merde : chinois aux yeux bridés, japonais, et puis les indiens à plumes ou sans plume, et des africains d’Afrique et d’ailleurs, des français de Mayotte et ceux des bidonvilles des banlieues nord, des SDF en majorité et les esquimaux des glaces et bien d’autres encore qui n’ont jamais utilisé de PQ et surtout en rouleau !
Mais alors diront les civilisés sans gros mots, dont vous faites sans doute partie, et fans du Papier de Toilette : Comment ont-ils pu survivre ainsi ? Y avez-vous, vous-même jamais pensé ? Mystère ? Comment se démerder sans papier Toilette ? Adeptes du PQ, vous et tant d’autres, profitez-en pour instruire ceux qui pètent plus haut que leur cul, si le cœur vous en dit. Avant les temps, dits modernes, existait un pis aller au PQ qui s’appelait : la feuille(s) d’arbre, le caillou(x) rond de préférence, la rivière, le pot à eau dans la cabane du fond du jardin, ou du pré, du papier journal, un peu râpeux à cause de ses articles.
Je fais l’impasse pour ne pas déraper sur le papier glacé qui a fait chuter ces moyens anciens mais efficaces et naturellement plus écologiques. De plus le PQ n’améliore pas le plus grave problème de notre époque. Le problème énergétique.
(les douchettes existent depuis longtemps chez les asiatiques)
Une autre façon, peut-être, de dévoiler ce mystère est de donner « anal- ityquement » un sens à cette terrrrrribles angoisse des temps qui courent : Si La population a dévalisé les supermarchés ne serait-ce pas simplement pour crier haut et fort: « c’est la MERDE ! » Métaphore symbolique pour crier le mal-être actuels, mais surtout ne pas oser mettre les mains dans la Merde ! Ne fait-elle pas partie de la vie ?
Et pour rester terre à terre, N’est-ce pas la merde, dans tous les sens du terme, symbolique ou non, qui fait le fumier, l’humus, la richesse du sol et de la vie sur terre.
L’excès d’hygiène et de précautions est un crime contre l’humanité !
Sylvie Domenjoud
Le 25 avril 2021