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Le voyageur

Le voyageur

Le voyageur
Bandit masqué, il est arrivé de Chine ou d’ailleurs ! Sur lui on dit tout et son contraire. On agit de ci, de là, dans l’incohérence la plus totale, sans savoir si on l’attrape par le bout du nez ou sur le bout des doigts, lui qui est en si peu de temps devenu le nombril du monde ! Il semble qu’il met à mal la santé des plus fragiles, des plus gourmands, des plus gros, des «poulmonaires », des hyper-sensibles, des vieux et plus encore l’économie des pays riches. En bref, comme disait La Fontaine qui en savait plus long que nous tous : « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés” »
A force de gober tout ce qui touche au coronavirus, et d’en avoir plein la bouche, il me sort par les yeux. Pas vous ? Attention, danger !
Avant de vous entrainer sur un terrain moins risqué, profitez, allez au bal masqué ! ohé ! ohé ! mais restez prudent, gardez vos lunettes de piscine, en plus du masque réglementaire. On ne sait jamais. Faites vos courses, et allez chez le Dr Knock, (de Jules Romain, version film avec Louis Jouvet) tout en restant distant et toujours confinés.
Si vous vous regardez droit dans les yeux avec votre amoureux ou si vous scrutez votre intérieur, restez vigilent. Le connais toi toi-même, c’est important. Mais en jetant sur vous-même, ou votre moitié, un regard intérieur vous n’êtes peut–être pas exempt du risque de contamination. Vous qui en avez plein les yeux et plein les bottes de cet empêcheur de tourner en rond ! Peut-être serait-il mieux de commencer à l’apprivoiser. Demandez de l’aide au petit Prince (si des fois la culture peut encore arriver jusqu’à vous). Quoique ! Vous allez voir la suite…
J’ai du mal à me faire des idées avec tout ce que j’entend du bouche à oreille. Cependant, toutes ces aventures, à n’en pas douter, peuvent être prises comme un voyage, incongru peut-être, mais un voyage tout de même. La Vie n’est-elle pas un voyage ? Il n’y a pas besoin d’aller loin pour voyager. Ce simple virus nous permet dans la solitude d’explorer nos incertitudes, nos peurs, nos joies, nos désirs réfrénés nos plaisirs faciles inassouvis ( ce qui n’est sans doute pas un mal pour la planète ), le confinement, la « distanciation ». Plus de spectacle.
Est-on trop grand pour se faire, comme dans l’enfance, notre cinéma, nos histoires, nos rêves, nous ouvrir l’esprit au différent, au beau, au laid, au grand, à l’humain, au vivant, à la mort.
Les chinois qui ont pourtant appris grâce à Lao-Tseu que « le vrai voyageur n’a pas d’itinéraire et n’a pas l’intention d’arriver », proposent depuis le premier novembre des vols pour aller NULLE PART. Ils ajoutent à des fins publicitaires :« Qu’importe qu’on ait le but pourvu qu’on ait la joie du vol ». Le masque est de rigueur. cf : journal libération d’octobre 2020
Ces vols décollent de l’aéroport et se posent au même aéroport, en 90 minutes, montre en main. Ils survolent Hongkong, mégapole par excellence. Compagnie HK Express, en faillite depuis l’arrivée du bandit masqué. Ces vols carrousels sont là pour renflouer à minima les caisses, préserver quelques menus emplois et surtout permettre aux passagers en mal de plaisirs et de vacances de « s’envoyer en l’air » en mangeant de délicieuses nouilles japonaise et de faire une partie de loto avec les autres passagers.
Montaigne plus nuancé que les chinois disait : « Il est important de trouver ce que l’on cherche, il est encore plus important de goûter ce que l’on trouve. Que goûterons donc les passagers chinois dans les nouilles japonaises ?
Cette nouvelle activité « enrichissante », je ne sais pour qui, devrait se propager dans les pays « riches » d’extrême orient, d’Australie et les pays du nord.
Une chance pour nous les Français : un avion lâchant un maximum de Kérosène au démarrage et à l’atterrissage ne peut décoller que si la distance à parcourir est supérieure aux kilomètres que parcours un TGV en 2 h 30. Il faudra inventer des manèges encore plus grands si l’on veut rester dans les clous ! Mais les temps changent parfois et les chiffres encore plus souvent.
Nicolas Bouvier disait : « Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est lui qui vous fait, ou vous défait. »
Rien de tel que de tourner en rond et avoir le mal de mer et de s’éco-vider !
Bon voyage,
Salut les copains !

PS : une belle citation du physicien Andreas Freund : « La technologie est l’égo de la science car elle devient un but en elle-même »
Sylvie Domenjoud
Nov 2020

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