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Oh la la !

Oh la la !

Oh la là !
J’aurais pu en avoir la tête farcie et en farcir celle de mes interlocuteurs ! Après dix essais, face à moi-même, je suis restée zen. Puis se sont enchaînés cinq essais par téléphone, avec des âmes secourables. Mon cinquième et dernier conseillé, à la voix douce et posée était étonné de mon calme en détaillant le nombre d’interventions que j’avais déjà eues. Seul ce dernier me proposa une technique osée, mais efficace !
Avant ces manœuvres délicates, je m’étais penchée sur le problème de l’identité avec Nietzsche qui disait : « Deviens ce que tu es ». Facile à entendre, mais à mettre en œuvre c’est une autre histoire.
Vous, moi ? Cela pose la question de : « Qui est-on » ?
A chacun sa réponse.
Bien sûr il y a des actes de naissance, des noms et encore pas toujours celui que l’on croit et des prénoms, un, deux, trois voir plus… et parmi eux des défaillants que l’on diminue ou change en cours de route. Alors rien qu’avec ces étiquettes, savoir qui on est, ce n’est déjà pas de la tarte.
Quand il s’agit de déclamer identifiants et mots de passe à des interlocuteurs fictifs, c’est une autre histoire. L’identifiant bien sûr n’ayant rapport qu’à un organisme unique et hyperconnecté, plein de signes et de sigles, et qui vous demande, entre autre : « Vous n’êtes pas un robot ? ».
Surprise, Je m’interroge ! Qui suis-je ? Robot ou pas robot ? Ce n’est pas demain la veille que je saurais qui je suis, ni où je vais. Et d’autant plus que la phrase : « Vous n’êtes pas un robot » ne spécifiait en rien une validation à faire. Pas de bouton, pas de feux rouges à compter sur une image, ni de vert d’ailleurs et même pas d’embouteillage. RIEN ! Juste la phrase écrite en rouge inamovible, ineffaçable : «Vous n’êtes pas un Robot» : juste cette affirmation et ce silence. Flippant non ?
Alors ? Suis-je ou non un robot ? Bien sûr pas moyen d’avancer dans mon identification qui n’est paraît-il pas une identité. Quoique ? Heureusement que je lis Romain Gary ou Emile Ajar ou x de ses pseudonymes. Grâce à lui, et à Delphine Horvilleur, je me soucie moins de mon identité et de mon identification, sinon pour impératifs professionnels.
N’empêche que je dois effacer son empreinte, gravée en rouge dans mon cerveau, car l’inconscient n’enregistre que le positif : « Vous êtes un Robot. » Alors ça craint !
Vous en ferez ce que vous souhaitez.
Lors de ces appels au secours de ces gentes personnes dont je ne connais bien sûr ni le nom, ni le prénom, j’ai été étonnée d’entendre en échange de quelques chiffres bien alignés l’essentiel de ce qui pourrait être moi : date de naissance, nom, prénom, cotisations payées ou non.
Je garde tout de même quelques secrets, pour moi seule, en espérant que cela dure. Mais je ne me mets plus la rate au court bouillon lorsque je ne sais plus qui je suis dans l’officiel des sites et spectacles informatiques, organismes professionnels, sociaux ou autres.
En fin de conte : Le problème se situait chez eux, et non chez moi. La connexion s’est faite! Et pour solde de tous «comptes», j’avais beaucoup appelé pour avoir mes appels de cotisations. J’ai sauté sur l’occasion pour imprimer mes appels.
Vous le savez sans doute, la fusion est à la mode. Des organismes se serrent les coudes et ne feront plus qu’un. J’avais retenu cette phrase « Si tu ne sais pas où tu vas, regardes d’où tu viens » alors j’ai décidé d’explorer plus à fond l’ancienneté du site, avant sa nouveauté. Et j’ai refait un sans faute pour me reconnecter. Tout arrive !
Mais allez donc savoir lorsqu’ils ne feront plus qu’un, qui sera qui et sauront-ils qui fait quoi ?
Dieu ! Quelle chance ? Nous n’auront plus qu’un identifiant et un seul mot de passe.
Mais qui suis-je avec ces identifiants et mots de passe, muets, sans queue ni tête : Un Robot, un identifiant, un mot de passe, une tête de pioche, un casse-noix, un marteau à glace, un pancake au chocolat ?
Et vous ?





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